La République démocratique du Congo a annoncé ce lundi 18 mars qu’elle ne tiendra pas de cérémonie officielle pour la Journée internationale de la Francophonie le 20 mars 2024, en raison « de la situation difficile que traverse le pays à cause des conflits dans l’est, impliquant le Rwanda.»
Cette décision intervient malgré l’importance du français et de la Francophonie dans le pays, qui est le plus grand pays francophone après la France, selon les chiffres de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF).
La journée, placée cette année sous le thème « créer innover entreprendre en français », coïncide avec une période de douleur pour la nation, en proie aux conséquences dévastatrices de la guerre dans sa région orientale de la RDC.
« Le cœur n’est donc pas à la fête mais c’est l’occasion de jeter un regard critique sur l’appartenance de la RDC à la communauté francophone, sur le rôle qu’elle peut jouer au sein des instances de la Francophonie, sur les bénéfices que la RDC peut en tirer, sur la Francophonie comme instrument au service des intérêts stratégiques de la RDC, sur la Francophonie comme espace de concertation, de dialogue politique et de solidarité internationale, sur la communauté francophone comme espace linguistique de coopération économique et culturelle », a déclaré le Délégué Général à la Francophonie de la RDC, M. MABIALA Ma-Umba.
Il encourage un examen critique de la contribution du pays au sein des instances de la Francophonie et de l’utilisation de cette appartenance comme un instrument au service des intérêts stratégiques de la RDC.
En remplacement des célébrations, la Délégation Générale à la Francophonie et la RTNC organisent des émissions spéciales de télévision sous le thème « La Francophonie que nous voulons », visant à discuter des bénéfices de l’appartenance à la Francophonie et des actions à entreprendre pour renforcer la position de la RDC au sein de l’espace francophone.
Ces émissions, diffusées les 18, 19, et 20 mars, incluront un message spécial du Vice-Premier Ministre et Ministre des Affaires Étrangères et Francophonie, S.E.M. Christophe LUTUNDULA APALA Pen’APALA, le 20 mars.
M. MABIALA rappelle que la RDC est un membre de plein droit de l’OIF, qui compte 88 États et gouvernements membres, et met en avant le rôle de l’OIF comme cadre de concertation politique, espace de dialogue et de coopération pour le développement de ses membres.
Malgré l’absence de cérémonie officielle, il encourage la société civile à poursuivre les activités prévues pour la semaine de la Francophonie, soulignant l’importance de la solidarité et de la coopération dans la communauté francophone mondiale.
La RDC maintient des relations particulièrement tendues avec la direction de l’OIF, critiquant régulièrement l’attitude de la Secrétaire générale de l’organisation, Louise Mushikiwabo, qu’elle accuse de partialité en faveur du Rwanda dans le conflit qui oppose les deux pays. Mushikiwabo était d’ailleurs absente de la capitale congolaise lors des 9es Jeux de la Francophonie en 2023.
Une décision mûrie que j’applaudis de deux mains. Quels dividendes la RDC tire-t-elle de la francophonie sinon l’opprobre? Cette organisation est dirigée par le Rwanda pays qui actuellement n’appartient pas à la Francophonie. Pour moi, le boycott doit être total que la RTNC se limite à informer le public de ladite fête point barre. La francophonie en RDC, un non événement.