Le Fonds monétaire international (FMI) a validé le déblocage de la dernière tranche d’un plan d’aide de 1,5 milliard de dollars en faveur de la République démocratique du Congo (RDC). Cette approbation marque une étape importante dans les efforts de la RDC pour stabiliser et revitaliser son économie fragile. C’est la première fois que la RDC mène à terme un tel programme.
Remboursable sur dix ans, elle consiste en une « aide financière à moyen terme aux pays à faible revenu », selon le FMI. Alain Difumba, l’un des directeurs de la Banque Centrale du Congo (BCC), a expliqué que les fonds obtenus grâce à ces facilités permettront de mener des réformes importantes.
Aussi, en mai dernier, le gouvernement congolais et l’institution de Bretton Woods sont parvenus à un accord pour une nouvelle aide, sous forme de Facilité de Résilience et de Durabilité (FRD).
Remboursable en 20 ans, elle viendra soutenir des réformes visant à réduire les risques liés au changement climatique et aux pandémies, qui ont des répercussions significatives sur le plan macroéconomique. De plus, il aide à augmenter les réserves financières pour atténuer les risques découlant de ces défis structurels à long terme.
Les détails, y compris les conditions et le montant des financements, restent à déterminer.
Une source au sein du FMI a indiqué qu’il est prématuré d’annoncer un montant précis, bien que la norme pour ce mécanisme, calculée en fonction de la participation des pays au FMI, devrait générer un prêt d’environ un milliard de dollars pour la RDC. Cependant, ce montant pourrait varier en fonction de la vigueur des réformes et des engagements pris par le pays.
L’institution monétaire basée à Washington s’est montrée favorable à ces plans d’aide, soulignant « environnement macroéconomique difficile », en RDC, notamment du fait de la crise humanitaire dans l’est du pays, selon son communiqué.
Mais, a relevé aussi le FMI, « les autorités ont maintenu une politique macroéconomique prudente », tout en réussissant à améliorer « la mobilisation des recettes domestiques qui demeurent sensibles aux fluctuations des cours internationaux des matières premières ». La RDC est particulièrement riche en tantale, étain, tungstène et or, utilisés dans la production de smartphones et d’autres appareils électroniques.
Le Fonds a cependant noté des réformes implémentées « plus lentement que prévu » et demande des « efforts supplémentaires pour rationaliser l’affectation des recettes et renforcer le respect de la chaîne des dépenses ».
L’institution a évoqué également la croissance économique de 8,4% enregistrée en 2023, malgré une inflation restée élevée avant de ralentir légèrement sur la première moitié de l’année 2024.
« Les perspectives économiques demeurent favorables, mais elles sont exposées à des risques significatifs », parmi lesquels « l’aggravation des conflits armés dans l’est » du pays et « de nouvelles pressions inflationnistes », du fait de la volatilité du cours du pétrole et des denrées alimentaires, a alerté le Fonds.