Dans cette publication, Human Rights Watch a exhorté les autorités d’annuler la suspension de Jessy Kabasele et de garantir que les journalistes travaillent librement et en toute sécurité.
« Les cas de Koffi Olomidé et de Jessy Kabassele font écho à ceux d’autres journalistes et personnalités publiques pris pour cible par les autorités. Si le droit international relatif aux droits humains autorise les gouvernements à déroger à certaines de leurs obligations, en matière de respect de la liberté d’expression en période d’état d’urgence, des normes strictes régissent ce que les gouvernements peuvent faire et comment ils peuvent le faire. Ces normes, qui prévoient que les restrictions doivent avoir une base juridique claire, être nécessaires et proportionnées, garantissent que l’essence de la liberté d’expression, y compris la liberté de rechercher, de recevoir et de transmettre des idées et des informations, soit sauvegardée. Les restrictions du CSAC à la liberté d’expression et à la liberté de la presse ne sont pas conformes à ces normes », a-t-elle indiqué.
La semaine dernière, le CSAC -Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication- a suspendu le journaliste Jessy Kabasele pour une durée indéterminée. Une suspension consécutive à son interview avec le chanteur Koffi Olomidé, dans le cadre de l’émission « Le Panier, The Morning Show ». Au cours de cette interview, diffusée par la RTNC -Radio Télévision nationale congolaise-, Koffi Olomidé a critiqué la réponse de l’Armée à l’assaut des rebelles du M23, la jugeant trop faible.
Le CSAC a accusé Jessy Kabasele de ne pas avoir recadré les propos de Koffi Olomidé, qu’il estime avoir bafoué les énormes efforts et sacrifices consentis par le Gouvernement de la République. L’autorité de régulation des médias avait convoqué Jessy Kabasele et Koffi Olomidé le week-end dernier, pour les auditionner, tandis que les avocats de ce dernier avaient rencontré le procureur le 15 juillet, pour une autre audition.