Au moins 15 personnes ont été tuées entre mi-septembre et mi-octobre 2024, dans la ville de Goma au Nord-Kivu. L’information est livrée par des partis politiques de l’opposition, ainsi que des forces vives de la province du Nord-Kivu, lors d’une conférence de presse tenue ce vendredi 18 octobre à Goma.
Lors de cette activité, ces acteurs sociopolitiques ont affirmé que plus de 22 incidents sécuritaires ont été enregistrés en seulement un mois, sous l’inaction quasi totale des autorités et des forces de sécurité.
Les partis LGD, ENVOL, des mouvements citoyens, ainsi que des organisations de la Société Civile, parmi elles la représentation des étudiants en province, déplorent le fait que l’état de siège, qui était censé rétablir la sécurité sur l’étendue de la ville, ne soit aujourd’hui capable de mettre fin à la seule criminalité dans la ville de Goma.
«Notre province a été mise sous un état exceptionnel dit « état de siège », ce qui restreint les libertés citoyennes et celles de la presse. Aux origines de la mesure, l’on note la mission d’éradiquer l’insécurité. Nous ne sommes pas seuls à remarquer que cette mesure a échoué dans sa mission première, ce qui a poussé à sa requalification mais en dépit, continue à échouer lamentablement. Notre chère province et celle de l’lturi sont les deux provinces qui ont payé le lourd tribut de cette mesure infructueuse qui, en toute inaction, a fait endeuiller plusieurs familles. Nous avons une pensée pieuse à toutes ces familles qui ont perdu les leurs, à nos vaillants militaires qui ont perdu la vie en essayant de défendre l’intégrité de notre territoire national, à ces femmes enceintes décapitées par des actes lâches, barbares et inhumains… Chaque jour qui passe, nous comptons des morts, des vols en mains armés, la musique des avenues étant devenue des crépitements des balles. La gestion aléatoire de la question sécuritaire nous fait enregistrer des pertes énormes en vies humaines et en biens matériels,» a déclaré Jean Claude Shamamba, du parti ENVOL.
De sa part, Bruno Mwitoere, président fédéral du LGD au Nord-Kivu, a également abordé plusieurs questions qui touchent le social du congolais.
C’est notamment le « musèlement » et « arrestations » des membres de l’opposition, la hausse continue du taux de change, la grève des enseignants qui perturbe l’éducation des enfants, ou encore la tentative de révision constitutionnelle.
Concernant la révision de la Constitution, les acteurs sociopolitiques ont dénoncé «l’impertinence» de cette démarche, insistant sur le fait que « le développement d’un pays ne compte pas le nombre d’années d’un homme au pouvoir». Pour eux, il s’agit d’une tentative «d’affaiblissement de la démocratie et d’instauration d’une certaine monarchie au sommet de l’Etat».