Depuis 2021, Maître Guy Loando, le ministre d’État en charge de l’aménagement du territoire en République Démocratique du Congo, a initié une réforme ambitieuse visant à restructurer et à réguler le secteur de l’aménagement du territoire dans le pays.
Cette loi, qui est en attente de promulgation, a pour objectif de mettre en place des mécanismes institutionnels essentiels pour faire face à l’urbanisation galopante et aux catastrophes naturelles qui frappent régulièrement la RDC, en particulier dans des villes comme Kinshasa.Toutefois, après plus de trois ans d’attente, la promulgation de cette loi semble bloquée à l’Assemblée nationale, malgré son importance cruciale pour la gestion durable du territoire.
Une réforme attendue depuis 2021
La loi initiée par Guy Loando en 2021 propose la création de plusieurs structures essentielles, telles que le Fonds National d’Aménagement du Territoire (FONAT) et l’Agence Nationale d’Aménagement du Territoire (ANAT), destinées à renforcer la politique nationale d’aménagement du territoire. Ces dispositifs visent à encadrer l’urbanisation, la gestion des espaces publics et privés, et à prévenir les catastrophes naturelles qui, malheureusement, font régulièrement des ravages en République Démocratique du Congo.
Ces réformes, si elles sont adoptées et mises en œuvre, permettraient à la RDC de se doter d’un cadre juridique solide pour planifier et réguler son développement territorial, à la fois de manière structurée et durable. Le manque de régulation, de vision et de financement adéquat a souvent mené à des catastrophes naturelles récurrentes dans des zones vulnérables, notamment à Kinshasa, où l’urbanisation anarchique et l’absence d’infrastructures adéquates ont amplifié les risques d’inondations et d’autres drames.
La loi bloquée à l’Assemblée nationale
Cependant, malgré l’importance de cette loi et les répercussions graves des catastrophes naturelles sur les populations, la loi reste bloquée au niveau de l’Assemblée nationale, où elle attend toujours une seconde lecture. Cette lenteur dans le processus législatif suscite des inquiétudes parmi les acteurs du secteur, qui pointent un manque de volonté politique à faire avancer ce dossier crucial. Les réformes prévues par cette loi sont pourtant primordiales pour le bien-être des Congolais, et son adoption rapide pourrait permettre d’éviter de futures tragédies.
La situation est d’autant plus frustrante que la loi pourrait apporter une solution structurelle aux crises que connaît le pays. La création du FONAT et de l’ANAT, par exemple, permettrait d’assurer un financement et une gestion plus efficace des projets d’aménagement du territoire, mais aussi de coordonner les efforts entre les différents acteurs publics et privés.
La question d’actualité l d’Émile Sumaili et la crise à Kinshasa

Le 7 avril dernier, le député national Émile Sumaili, élu de Shabunda, a adressé une question d’actualité au ministre Guy Loando sur la gestion de l’aménagement du territoire à Kinshasa. Cette interpellation faisait suite aux récentes catastrophes naturelles survenues dans la capitale congolaise, où des pluies torrentielles ont causé d’importants dégâts matériels et humains, exacerbant les difficultés liées à l’urbanisation incontrôlée.
Un avenir incertain pour la loi
En dépit des multiples démarches menées par le ministre Guy Loando et de l’ampleur des catastrophes naturelles, le chemin législatif reste semé d’embûches. Le manque de coordination entre les différents acteurs politiques et l’absence de consensus sur certains aspects de la loi constituent de sérieux freins à sa promulgation. Certains observateurs estiment même que la lenteur du processus pourrait être liée à des intérêts partisans ou à des querelles internes au sein des institutions politiques.
Pourtant, l’urgence d’une réforme profonde du secteur est indiscutable. Le pays a besoin d’une vision à long terme pour éviter que les catastrophes naturelles ne se transforment en crises humanitaires récurrentes. Si cette loi venait à être promulguée, elle offrirait non seulement une régulation des activités humaines sur le territoire, mais aussi des solutions concrètes pour renforcer les infrastructures de résilience face aux événements climatiques extrêmes.
Une solution à portée de main
Le blocage de la loi sur l’aménagement du territoire ne fait qu’aggraver une situation déjà précaire en République Démocratique du Congo. Si elle est promulguée, cette loi pourrait constituer un pilier majeur pour l’avenir du pays, en offrant des solutions structurelles aux catastrophes naturelles, tout en garantissant un développement territorial cohérent et durable. Mais encore faut-il que les parlementaires et les responsables politiques surmontent les obstacles internes et prennent les décisions nécessaires pour garantir la sécurité et le bien-être des Congolais. Les événements tragiques survenus à Kinshasa rappellent à quel point la gestion du territoire est essentielle pour la préservation de vies humaines et la durabilité du développement. Il est grand temps de mettre cette réforme en œuvre avant que de nouvelles catastrophes ne surviennent.