Auteur de romans, de recueils de poésies, de mémoires, ce sont surtout ses essais théoriques sur l’Afrique qui vont faire de Valentin-Yves Mudimbe une grande figure du monde littéraire et linguistique.
Et pourtant, rien ne le prêtait à cette destinée. Né le 8 décembre 1941 à Likasi, dans la province du Haut-Katanga, il reçoit une éducation classique chez les moines bénédictins, jusqu’à y faire son noviciat. À 21 ans, il renonce à la vie religieuse et poursuit des études de philosophie à Louvain, en Belgique.
Puis, enseignant à l’université de Lubumbashi, il devient très actif dans les revues publiées alors au Congo. En 1979, il quitte le Zaïre de Mobutu pour un long exil, qui le conduit en Europe, puis aux États-Unis où il enseigne notamment à l’Université de Stanford.
Auteur d’une quarantaine d’essais, dont L’Invention de l’Afrique, il déconstruit le regard de l’Occident sur l’Afrique et forge le concept de bibliothèque coloniale : comment les discours d’explorateurs, d’anthropologues et de missionnaires, ont façonné l’image du continent. Il avait à cœur de constituer une véritable bibliothèque africaine, un savoir africain sur l’Afrique.