C’est sous le thème central « La problématique du décès maternel » que s’est tenue, ce samedi 31 mai 2025, la 1ʳᵉ Journée scientifique de la Société Congolaise de Gynécologie et d’Obstétrique (SCOGO), cellule du Sud-Kivu, en la salle BODEGA de Bukavu. L’événement a rassemblé médecins, chercheurs, professionnels de la santé et surtout sages femmes, autour des enjeux cruciaux liés à la santé de la femme.
C’est sous la modération du professeur Olivier Nyakio, médecin gynécologue de grande renommée que la journée est lancée.
D’entrée de jeu, c’est Dr Bayubasire Sisi qui attire l’attention des participants en parlant de la mortalité maternelle au Sud Kivu. » Les femmes continuent de mourir en donnant la vie. C’est inconcevable,pourtant ces décès peuvent être évités » a précisé ce représentant du PNSR.
La matinée a été marquée par des échanges scientifiques sur l’hypertension artérielle pendant la grossesse et les hémorragies du post partum, des pathologies responsables de nombreux cas de décès maternels. Le Dr Jean Misel Selemani, médecin gynécologue obstétricien et président provincial de la SCOGO a présenté les différentes formes de l’HTA sur grossesse et ses complications, insistant sur l’importance d’un suivi prénatal rigoureux tout en proposant plusieurs pistes thérapeutiques.
Quant aux hémorragies du post partum, le gynécologue Philémon Matabishi a insisté sur un diagnostic précoce et le respect des protocoles de prise en charge tout en évitant des cas des HPP par une surveillance rigoureuse immédiatement après l’accouchement.
Une autre pathologie qui reste incriminée dans le décès maternel c’est le paludisme sur grossesse.
C’est le médecin gynécologue Jean Yves Baderha qui en a parlé insistant sur un dépistage précoce et surtout une prévention lors des séances des consultations prénatales.
Il en a profité pour revenir sur la prise en charge médicale des femmes enceintes atteintes du paludisme.
L’après-midi a été consacrée à la cancérologie. Le Dr Patrick Bigabwa a présenté une communication sur le dépistage des mutations BRCA chez les patientes atteintes de cancer du sein à Bukavu. Le Professeur Olivier Nyakio a exposé sur le rôle essentiel du test HPV dans le dépistage des lésions précancéreuses du col de l’utérus. Il a montré que le cancer du col est le seul facilement évitable si chacun joue son rôle comme il se doit. Le Dr Tshass Chasinga a partagé un cas clinique bouleversant d’un cancer du col de l’utérus au stade avancé chez une jeune patiente de 25 ans, illustrant l’urgence du dépistage précoce.
Dans leurs mots de clôture, le Dr Jean Misel Selemani, président du comité sectionnaire de la SCOGO Sud-Kivu, et le Dr Jean Yves Baderha, président de la zone-Est, ont salué la réussite de cette première édition scientifique. Et pour ça ils n’ont pas manqué de remercier leurs partenaires comme la PHARMAKINA et d’autres firmes pharmaceutiques en province pour leur implication. Ils ont réaffirmé leur engagement à lutter contre la mortalité maternelle, qui demeure un fléau dans la région.
D’autres activités de la sorte vont continuer à être organisées avec pour objectif, la réduction significative des décès maternels.
La journée s’est terminée dans une ambiance conviviale avec la remise des brevets de participation, autour d’un cocktail offert aux participants.
Dr Willy Murhula