Ils sont évalués à plus d’une cinquantaine, des journalistes et techniciens modulateurs qui ont fui plusieurs entités du territoire de Masisi, situé dans la province du Nord-Kivu, dans la partie est de la RDC. Cette situation fait suite à l’intensification des violents combats qui y ont été rapportés au début du mois de février en cours. Ces hostilités opposent l’armée régulière congolaise, les forces d’auto-défense Wazalendo à la coalition M23RDF. Pendant leur fuite, ces professionnels des médias ont pris la direction de la ville de Goma, la capitale provinciale du Nord-Kivu, située à environ 30 kilomètres de la cité stratégique de Saké, dans le territoire de Masisi.
C’est le cas de Felix Balume Hangi, journaliste et directeur de la radio communautaire Mweso émettant depuis la localité de Mweso, en territoire de Masisi, vivant dans une famille d’accueil à Goma. Lors d’un entretien avec Nouvelle RDC, celui-ci révèle que certains journalistes qui n’ont pas de famille à Goma se réfugient dans les camps de déplacés. Et ce, sans aucune assistance, déplore-t-il.
« C’est triste que les journalistes vivent actuellement comme des déplacés de guerre, et plus encore en dehors de leur milieu naturel de vie. Ici à Goma, nous sommes nombreux. Certains vivent chez des familles d’accueil et d’autres sont éparpillés dans les camps de déplacés« , poursuit-il.
Et de poursuivre :
« Aucune chaîne n’émet en territoire de Masisi. C’est une autre forme de guerre que la population subit. Le gouvernement congolais devrait examiner minutieusement cette question avant que la guerre ne puisse entraîner d’autres conséquences néfastes », exhorte-t-il.
Notons que dans son discours en marge de la Journée mondiale de la radio célébrée le 13 février, Kakule Vagheni Jacques, coordonnateur du collectif des radios et télévisions communautaires du Nord-Kivu, une corporation de défense de la liberté de la presse, a déploré la fermeture d’environ 30 radios dans les territoires de Masisi et Rutshuru suite à la guerre.
« Nous sommes attristés de constater qu’une trentaine de radios ont été réduites au silence », a-t-il lancé.