« Les gorilles sont, en quelque sorte, les jardiniers des forêts naturels », confie Ian Redmond, un éminent biologiste de terrain tropical et écologiste, réputé pour son travail avec les grands singes et les éléphants.
De nationalité britannique, Ian Redmond a débuté sa carrière aux côtés de la célèbre primatologue Diane Fossey en 1976, dans les Parcs Nationaux des Virunga en République Démocratique du Congo et des Volcans au Rwanda.
Son histoire avec les gorilles des plaines de l’Est du Parc National de Kahuzi-Biega (PNKB) remonte quant à elle à 1983, soit il y a 41 ans. En visite ce mois de septembre 2024 au PNKB, et à l’occasion de la Journée mondiale des gorilles, célébrée le 24 septembre de chaque année, Ian Redmond n’a pas manqué de partager sa passion et ses connaissances sur les gorilles et le rôle essentiel que jouent ces primates, notamment ceux du Kahuzi-Biega, dans la régénération des forêts.
« Ils dispersent les graines des fruits qu’ils mangent à travers leurs excréments, et lorsqu’ils se déplacent dans la forêt, ils coupent les branches des arbres et arrachent certaines plantes, permettant à la lumière du soleil d’atteindre le sol et de favoriser la croissance de nouvelles plantes », a-t-il expliqué, en regrettant que ce processus naturel de jardinage des gorilles est souvent méconnu.
Ian Redmond évoque également l’aspect attachant des gorilles, un élément qui a marqué Diane Fossey et tous ceux qui ont étudié ces animaux de près :
« Les gorilles partagent des comportements remarquablement similaires aux nôtres. Les femelles allaitent leurs petits de la même manière que les humaines, et leur structure sociale est très semblable à la nôtre. Ces traits renforcent l’idée que ces animaux méritent notre respect et protection ».
Pour Ian Redmond la conservation des gorilles des plaines de l’Est est donc essentielle non seulement pour la protection de l’espèce elle-même, mais aussi pour la préservation des forêts du PNKB dont dépend une grande partie de la biodiversité mondiale.
La Journée mondiale des gorilles, rend certes hommage à ces grands singes, mais aussi au travail de pionniers comme Diane Fossey, des institutions et des organisations qui œuvrent à leur protection et à la préservation de leur habitat naturel.
« C’est une opportunité pour nous de reconnaître les efforts continus des institutions de conservation et de rappeler que sans elles, ces jardiniers de la forêt risquent de disparaître, entraînant des conséquences désastreuses pour les écosystèmes forestiers », rappelle Ian Redmond.
Notons qu’Ian Redmond a mobilisé des Organisations Non Gouvernementales (ONG) pour soutenir le Parc et a amené des équipes de journalistes afin de réaliser des documentaires et écrire des articles sur le Parc dans des médias en Angleterre et aux États-Unis. Ces actions visent à sensibiliser le monde et à attirer des ressources pour assurer la notoriété et la protection des gorilles des plaines de l’Est de Kahuzi-Biega.
« Protéger les gorilles du PNKB aujourd’hui, c’est garantir la survie des forêts de demain », est le message qu’il lance au monde et particulièrement aux communautés riveraines du Parc.