Des appels à une gouvernance rotative de la Province du Nord-Kivu continuent de se multiplier. Des politiques, des associations culturelles et diverses catégories de personnes vivant au Nord-Kivu, lèvent le ton et saisissent le Chef de l’Etat autour de la question.
Le cas récent est celui de Prince Kihangi, une personnalité politique du Nord-Kivu, originaire du territoire de Walikale, qui estime que la gestion de la province est prise en otage depuis près de deux décennies par un groupe de personnes dit « majoritaire», originaires pour la plupart de la partie Grand Nord du Nord-Kivu.
« On assiste à une monotonie tribale orientée dans la gestion de la Province du Nord-Kivu. La Province est devenue comme un bien privé, un terrain conquis et une réserve. Il s’est créé deux grands blocs dits Grand Nord et Grand Sud. Nombreuses intelligences provenant des groupes dits minoritaires du Grand Sud trouvent à peine la chance de participer à la gestion de la Province. Elles ne sont pas suffisamment associées à la gestion comme ayants-droit. Cette politique crée des frustrations et occasionne des tensions sociales permanentes qui mènent à la destruction de la cohésion sociale. » a indiqué Prince Kihangi.
Il saisit par la même occasion le Président de la République pour solliciter qu’il soit institué avant la mise en place prochaine des institutions provinciales, un système rotatif de gestion du Nord-Kivu qui concerne les six territoires de la Province que sont : Beni, Lubero, Rutshuru, Nyiragongo, Masisi et Walikale.
Cette idée de la gouvernance rotative du Nord-Kivu est soutenue par le Comité central de pilotage du Barza communautaire du peuple « M’vuba » qu’on appelle aussi les « Bambuba» . Les membres de cette structure se trouvant en territoire de Beni, ont saisi par une correspondance le mercredi 31 janvier, le Président de la République pour la même cause. Ils se disent avoir le regret d’être victimes vis-à-vis du peuple « Nande » qui d’après eux, s’est accaparé tout le pouvoir et tout avantage au Nord-Kivu.
« Nous n’avons pas droit à nos pouvoirs coutumiers, nous ne participons à la territoriale de la province et nous ne sommes pas associés à la gestion des projets de développement. Nos saisissons votre autorité, Excellence Monsieur le Président de la République, pour que la gouvernance rotative soit appliquée au Nord-Kivu.» , Ont-ils conclu.
Le Nord-Kivu qui est aujourd’hui une province sous état de siège avec un Gouverneur Militaire, pourra avoir un nouveau Gouverneur civil une fois que l’Assemblée Provinciale sera installée officiellement, conformément aux dispositions légales en vigueur.