Les chefs d’État africains se réunissent ce week-end à Addis-Abeba pour le sommet annuel de l’Union africaine (UA), où un nouveau président de la Commission sera désigné, en pleine escalade du conflit en République démocratique du Congo (RDC).
Qui pour succéder au Tchadien Moussa Faki Mahamat ?
Trois candidats de l’Afrique de l’Est sont en lice pour devenir président de la Commission de l’Union africaine, à un moment crucial pour l’organisation continentale, sur fond de conflits régionaux.
Raila Odinga
Opposant historique, le Kényan Raila Odinga fait figure de favori pour cette élection, après avoir mené une campagne tonitruante et obtenu le soutien officiel de nombreux chefs d’État, dont son président William Ruto.
Cependant, son âge (80 ans) pourrait constituer un handicap pour celui qui a été cinq fois candidat malheureux à la présidence du Kenya. En novembre, dans un entretien accordé à l’AFP, il a ouvert la porte à une nouvelle candidature en 2027, tout en assurant vouloir se « concentrer sur le travail pour l’Union africaine« .
Engagé dès les années 1980 contre le régime de parti unique au Kenya, Raila Odinga a été arbitrairement détenu pendant près de huit ans, sans procès, entre 1982 et 1991. Après un bref exil en Norvège, il a ensuite été élu député lors des premières élections multipartites de 1992.
Mahamoud Ali Youssouf
Ministre des Affaires étrangères de Djibouti depuis 2005, Mahamoud Ali Youssouf est un diplomate de carrière, très proche du président Ismaïl Omar Guelleh.
À 59 ans, cet homme qui parle français, anglais et arabe a mis en avant ses compétences d’équilibriste lors d’une campagne menée à bas bruit.
Lors d’un entretien avec l’AFP en décembre, Mahamoud Ali Youssouf a évoqué un « problème de gouvernance » dans certains pays africains, citant notamment ceux qui ont été secoués ces dernières années par des coups d’État.
Richard Randriamandrato
L’ancien ministre malgache des Affaires étrangères a mené une campagne discrète après avoir déposé sa candidature en dernière minute, en août dernier.
Richard Randriamandrato, 55 ans, a occupé le poste de chef de la diplomatie de Madagascar de mars à octobre 2022, lorsqu’il a été limogé pour avoir voté une résolution à l’ONU condamnant les annexions russes en Ukraine.
M. Randriamandrato a également été ministre des Finances de Madagascar.