La République démocratique du Congo (RDC) n’en est pas à ses premières difficultés à mettre en place un gouvernement. Pendant les 18 ans de Joseph Kabila, les choses tiraient toujours en longueur. Une anormalité devenue la règle dans un pays où tout est urgent. Et Félix Tshisekedi n’y échappe pas, même s’il se montre « déterminé » à réaliser les engagements pris lors de la campagne électorale.
La mise en place de la nouvelle équipe gouvernementale se fait toujours attendre, plus d’un mois après la publication par la CENI des résultats des élections législatives de décembre 2023. Alors que le pays fait face à plusieurs défis (sécuritaire, économique, sociale…), le gouvernement Sama expédiant les affaires courantes, personne ne semble pressé pour accélérer les choses.
Le président Tshisekedi, qui est à son dernier mandat, devrait faire un bon usage du temps, lui qui a promis de ne ménager aucun effort et rien de ce qui est dans son pouvoir pour plus d’emploi au profit des Congolais, plus de pouvoir d’achat, plus de sécurité pour tous, une économie plus diversifiée et plus compétitive, plus d’accès aux services de base ainsi que pour les services publics efficaces à tous les niveaux et surtout sur toute l’étendue du territoire national.
20 jours après sa désignation comme informateur, chargé d’identifier la majorité parlementaire, le député Augustin Kabuya a remis son rapport au chef de l’État, mardi 26 février.
Dans le cadre de sa mission, le numéro 1 du parti présidentiel a reçu les chefs de partis et regroupements politiques qui ont accepté de faire partie de la majorité parlementaire ainsi que quelques personnalités de l’opposition, notamment Adolphe Muzito et Augustin Matata. A l’issue de ces échanges, une large majorité a été identifiée.
« Le chef de l’État a parcouru mon rapport. Il a vu ce que j’ai apporté comme résultat. Là-dedans, on parle aussi de nombre des députés que nous avons identifiés qui sont disponibles pour sa cause. C’est ça l’essentiel ! Nous avons atteint la majorité, je peux aller loin sans faire trop de commentaires, c’est la première fois dans l’histoire de ce pays pour qu’un régime puisse atteindre ce chiffre-là. Le chef m’a demandé de continuer avec ma mission. Il est le garant de bon fonctionnement des institutions. Il a trouvé que ce que je fais était correct, surtout par rapport au timing », a-t-il déclaré au sortir de l’audience lui accordée par le président de la République.
Et croyant avoir du temps devant lui, Félix Tshisekedi a, selon un communiqué signé par son directeur de cabinet, reconduit la mission de I’Informateur afin de compléter son rapport « par certains éléments structurants qui faciliteront la conclusion d’un accord de gouvernement entre les membres de la coalition majoritaire, portant sur la composition du gouvernement et sur les objectifs programmatiques qu’ils se fixent ».
A la lumière de ce communiqué, des négociations vont se poursuivre, à 18 jours de l’ouverture de la première session ordinaire de la quatrième législature. Pendant ce temps, les intérimaires expédient les affaires courantes, et la population doit attendre encore l’avènement d’un nouveau gouvernement qui dispose de l’ensemble des pouvoirs pour conduire la politique de la nation.