Dans son intervention, elle a rappelé qu’au cours de la réunion tenue le 5 février 2024 sous la conduite du Président de la République, chef de l’État, le Conseil Supérieur de la Défense a fait un tour d’horizon sur plusieurs questions sécuritaires, dont celles liées à la traîtrise au sein des forces de défense et de sécurité.
« Dans la perspective d’y mettre fin, le Conseil Supérieur de la Défense a demandé au Commandant Suprême de lever le moratoire sur la peine capitale prononcée ou à prononcer contre les militaires qui se rendront coupables d’actes de trahison. Pendant ce temps où le pays fait face à une agression portée par le Rwanda à travers les terroristes de la coalition M23/RDF« , note le compte rendu de la réunion tenue le vendredi 9 février 2024.
Afin de permettre au gouvernement de donner effet à la susdite demande, poursuit le compte rendu, la ministre d’État, ministre de la Justice et Garde des Sceaux a retracé brièvement l’historique du moratoire contre la peine de mort en République Démocratique du Congo en indiquant son état actuel, avant de conclure sur la mise en œuvre de la levée préconisée.
« Au regard de l’impérieuse nécessité exprimée par le Conseil Supérieur de la Défense de débarrasser l’armée de tous les traîtres par l’application de la peine capitale qu’ils méritent après condamnation judiciaire irrévocable pour trahison, elle a sollicité, par une décision du conseil des ministres, que le gouvernement prenne acte de la levée du moratoire envisagé« .
Cette recommandation du Conseil Supérieur de la Défense intervient au moment où, dans plusieurs coins de la province du Nord-Kivu, la situation sécuritaire ne cesse de se détériorer suite aux violents combats entre la coalition FARDC-Wazalendo et les rebelles du M23 soutenus par le régime de Paul Kagame.
L’intensification des combats entre l’armée et la rébellion du M23 semble trouver écho à Kinshasa, capitale de la République Démocratique du Congo. C’est dans ce contexte que le Vice-Premier Ministre, Ministre de la Défense Nationale et Anciens Combattants, Jean-Pierre Bemba, et le Chef d’État-Major des FARDC, Christian Tshiwewe, ont séjourné à Goma pour se rendre compte de l’évolution de la situation sur le terrain. Après s’être entretenus avec les forces de commandement de la MONUSCO, les deux personnalités ont rencontré les délégués de la société civile ainsi que les représentants des familles victimes des explosions ayant fait des morts à Sake, à 27 km de Goma.
Et sur le terrain, justement, après quelques heures d’accalmie, les affrontements sont signalés ces derniers jours dans des collines surplombant la cité de Sake, dans le territoire de Masisi. L’armée a, une fois de plus, usé de ses avions de guerre pour bombarder les positions des rebelles. Nos sources dans la région confirment que les forces régulières, appuyées par les jeunes patriotes Wazalendo, ont réussi à reprendre le contrôle de la colline de Nenero.
Face à cette situation, des manifestations ont éclaté à Kinshasa, visant les représentations diplomatiques et certaines organisations internationales, le samedi 10 février. Des jeunes en colère ont brûlé des véhicules appartenant à certaines ambassades et à la Mission de l’Organisation des Nations unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO). Les manifestants ont exprimé leur mécontentement contre ce qu’ils perçoivent comme une indifférence de la communauté internationale face au drame sécuritaire et humanitaire dans l’Est de la RDC.