La justice congolaise entend faire toute la lumière sur les exécutions sommaires de présumés assaillants lors de la récente tentative de coup d’État. Un procès sera bientôt organisé pour juger les militaires impliqués, informe l’ACP qui cite des autorités congolaises.
Les faits remontent au 19 mai dernier, lorsque des hommes armés ont attaqué la résidence du député Vital Kamerhe, tuant deux de ses gardes.
Une quarantaine d’assaillants ont ensuite pris brièvement le contrôle du Palais de la nation, siège de la présidence, avant d’être repoussés par les forces de défense et de sécurité.
Peu après ces événements, une vidéo devenue virale a montré des militaires des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) procédant à l’exécution sommaire d’un de ces assaillants sur les rives du fleuve Congo.
Face à cet acte grave, les autorités congolaises ont décidé de saisir la justice militaire.
« Le parquet militaire est en phase de boucler ses enquêtes et entend fixer l’affaire devant la Cour dans les prochains jours« , a indiqué une source officielle à l’Agence congolaise de presse.
Les militaires mis en cause « répondront de leur implication présumée dans ces exécutions sommaires filmées et largement partagées« , a-t-elle ajouté.
Une décision saluée par un magistrat militaire à la retraite, pour qui « les forces de sécurité savent désormais que le non-respect des consignes peut avoir des conséquences pénales« .
C’est une décision rare en RDC, où les membres des forces de l’ordre impliqués dans des bavures ou des crimes commis pendant les opérations bénéficient souvent de l’impunité.
Mais cette fois, « les présumés auteurs de ces tirs ont été identifiés, isolés et mis à la disposition de l’Auditorat Militaire« , a précisé la source.
Ce procès devrait donc envoyer un signal fort sur la volonté des autorités congolaises de lutter contre les exactions des forces de sécurité, malgré la gravité de la situation sécuritaire dans le pays.