Une double cérémonie a été organisée au sein du centre psychiatrique Soins de Santé Mentale (SOZAM) ce vendredi 18 octobre 2024. D’abord, il a été question de la célébration de 30 ans de son existence au service de personnes en situation de troubles mentaux. Ensuite, la commémoration de la journée mondiale dédiée à la santé mentale célébrée le 10 octobre de chaque année.
Cette cérémonie commémorative de la genèse de ce cadre abritant les personnes en situation de troubles mentaux, dans la ville de Bukavu, a débuté par une messe d’action de grâce et a connu la participation des malades, du personnel du centre, des acteurs sociaux, des acteurs étatiques, des professionnels en psychologie et des membres du gouvernement.
La santé mentale se construit dès le bas âge
Dans son homélie, le père René MIHIGO a insisté sur l’importance de promouvoir les facteurs favorisant le bien-être dès le bas âge et ainsi cultiver un environnement sain qui réduit les risques de la maladie mentale chez les plus petits afin de prévenir le pire à l’âge adulte.
Revenant sur la thématique célébrée lors de cette journée, le médecin psychiatre au centre SOSAM, Roger Muland, a souligné quelques causes, conséquences et moyens de prévention des risques de la santé mentale en milieu professionnel.
Il a par ailleurs mis l’accent sur l’importance pour les travailleurs de respecter les horaires de travail pour leur bien-être et leur épanouissement, et aussi d’aimer leur travail.
Célébrée sous les thèmes : « Sortir de l’ombre sur les questions et les problèmes de la santé mentale » et « Favorisons un environnement social qui réduit les risques de maladies mentales, »
Cette journée a été l’occasion pour le directeur général du centre SOSAM, le frère Janvier Batumike, d’attirer l’attention de toute la communauté sur l’importance du bien-être de tous en tenant compte, chacun dans son coin, de sa santé mentale en brisant les perceptions et croyances erronées autour de cette question.
« Dans une communauté comme Bukavu, où l’on enregistre plusieurs catastrophes, entre autres : des incendies, des éboulements, des tueries, des changements climatiques, etc. Il est grand temps que chacun prenne conscience que ce marasme ne laisse pas les victimes sans impact négatif sur leur santé mentale. C’est pourquoi il est important de se faire consulter par un professionnel en soins de santé mentale pour un traitement adéquat, » a-t-il souligné.
Il a en outre souligné que le centre SOSAM dispose de professionnels aguerris en soins de santé mentale, et appelle ainsi toute personne ayant connu des crises ou autres pathologies à s’y rendre pour les soins appropriés.
Les défis auxquels est confronté le centre psychiatrique SOSAM
En 30 ans au service des malades, le centre SOSAM a encore du fil à retordre.
La couverture en soins de santé mentale reste faible. Nous sommes également confrontés à l’importation de médicaments, non disponibles au pays, et à la persistance des mauvaises perceptions de la santé mentale, souvent prises comme « une affaire de sorcellerie, » a-t-il ajouté.
Le frère Janvier Batumike appelle tous les jeunes à s’abstenir de la consommation abusive de boissons fortement alcoolisées afin de se préserver des crises mentales.
L’humour, comme l’une des thérapies mentales
Présents à cette activité, des artistes comédiens et humoristes ont non seulement égayé le public mais également lancé un message de sensibilisation à toutes les personnes en situation de troubles mentaux de faire confiance aux services offerts par SOSAM en se faisant consulter en cas de besoin.
Signalons que le centre psychiatrique SOSAM est dirigé par les frères de la charité depuis maintenant 30 ans.