Les citoyens chinois récemment arrêtés pour leur séjour irrégulier et leur implication dans l’exploitation illégale des minerais à Walungu en groupement de Rhubimbi, ont été libérés. C’est ce qu’affirment plusieurs sources en province qui indiquent que ces chinois ont regagné leur pays la chine via le Rwanda après leur libération par la Direction Générale des Migrations (DGM).
Cette information est confirmée par le Gouverneur de province qui déplore une décision « cavalière » qui a concouru à la libération de ces citoyens chinois qui pourtant qui devaient payer à l’état congolais des fortes amandes pour avoir exploité ses ressources minières et détruit son environnement sans contrepartie.
Le Gouverneur de Province Jean-Jacques Purusi a au cours d’une conference qu’il a tenue tard dans la soirée de ce mardi 24 décembre 2024 regretté que la libération de ces étrangers soit facilitée par des services étatiques.
» On a pris la décision d’amener ces chinois ici, je les ai accueilli ici, nous leurs avons donné à manger et à boire parceque les droits de l’homme exigent celà. Et après nous les avons remis entre les mains de la police nationale congolaise pour qu’elle les garde, le temps qu’ils puissent se mettre en ordre. Deux jours après, j’ai appris comme ça, que ces gens sont transférés à la DGM. J’étais choqué et surpris que j’ai appelé le ministre des finances pour savoir ce qui se passe pour que des gens qui étaient en arrestation à la police le temps qu’ils se mettent en ordre et qu’ils payent à l’état ce qu’ils lui doivent se retrouvent à la DGM. On a calculé selon le code minier, ces gens doivent à la province 10 millions de dollars américains et nous leurs avons déjà donné la note de débit et nous attendions le payement de cet argent. Le ministre des finances m’a dit qu’il n’était pas aussi au courant. Ce matin je suis parti en itinérance sur l’axe Bukavu-Kamanyola et c’est dès là où je reçois un appel de Kinshasa où on me dit, voilà, ces gens ont été libérés et sont passés par le Rwanda pour retourner en Chine. J’étais vraiment choqué. J’ai appelé le Directeur provincial de la DGM qui fait l’intérim et voilà il m’a dit que c’est sur instruction de sa hiérarchie de Kinshasa qu’il a libéré ces gens et les expulser. Je me suis dit comment celà est arrivé pendant qu’on était en discussion et que ces gens n’avaient pas encore payer à l’état ce qu’ils lui doivent » a regretté le Gouverneur Jean-Jacques Purusi
L’autorité provinciale a indiqué que ces chinois libérés n’avaient pas des documents légaux les autorisant à exploiter de l’or et de séjourner dans sa juridiction. Pire encore, leur société n’existe pas légalement et l’état congolais ne se retrouve pas dans tout ce que cette société fait au pays.
» Lorsqu’on a mené des investigations, on a trouvé que la société n’avait pas d’autorisation de travailler mais aussi les citoyens chinois en question n’avaient pas de passeports moins encore de permis d’exploitation. Bref ils n’avaient pas droit de se retrouver là-bas. Leur société n’était légalement enregistrée et n’a aucun bureau au Sud-Kivu. Ces chinois ont reconnu qu’ils étaient dans une exploitation où ils exploitaient 500 grammes d’or par jour. C-à-d que tous les deux jours ils avaient au moins un kilo d’or. Nous leur avons demandé de nous montrer les documents les autorisant à exploiter, ils ont dit qu’ils ont un permis de recherche. C’était donc compliqué dès lorsque que le permis de recherche n’autorise pas l’exploitation. Donc il y avait déjà une illégalité. Nous avons fait un calcul simple, 500 grammes d’or par jour en 4 ans parcequ’ils sont là depuis 2021 selon nos investigations, en réalité ils ont tiré 750 kilos d’or. Si vous calculez le prix sur le marché mondial, ces gens ont tiré au moins 45 millions de dollars américains dans lesquels ni la province, ni Kinshasa, ni la chefferie moins encore la communauté locale, personne n’a eut quelque chose » a déploré l’autorité provinciale.
Néanmoins, le Gouverneur Jean-Jacques Purusi a rassuré de sa détermination et sa ferme volonté à en finir avec la mafia et rétablir l’état congolais dans ses droits. Confiant de l’appui et l’accompagnement dont il bénéficie du président de la République dans cette démarche, le Gouverneur de province a promis des sanctions contre tout acteur qui sera rendra coupable de la mafia dans sa juridiction. Le professeur Purusi a réaffirmé qu’il bénéficie de l’accompagnement du chef de l’État Felix Tshisekedi qui également tient à assainir le secteur des mines.
« Nous allons sûrement assumer nos responsabilités dans cette situation et nous n’allons pas nous faire intimider ni impressionner par qui que ce soit. Il y a vraiment une mafia dans les questions minières sûrement que ça profite à des grandes personnalités mais il faut que les enquêtes puissent le prouver. Et nous nous n’allons pas hésiter à prendre des sanctions exemplaires contre qui que ce soit dans la province » a soutenu le Gouverneur Purusi.
La colère de la Société Civile
Présente à la conférence de presse, la présidente du bureau de coordination de la société civile du Sud-Kivu a exprimé sa colère et son indignation après libération de ces citoyens étrangers. Me Néné Bintu accompagnée par les membres du bureau et ceux du groupe thématique mines a au nom de la Société Civile exigé que les responsabilités soient établies et que les auteurs de cet acte soient sanctionnés. La Société Civile du Sud-Kivu a réaffirmé son soutien au Gouverneur Jean-Jacques Purusi dans cette démarche et a exigé des sanctions contre les criminels financiers qui appauvrissent la province.
» C’est une humiliation et une déception pour la Société Civile du Sud-Kivu qui attendait beaucoup de ce dossier. Quand on nous a appelé pour nous informer de la libéralisation de ces chinois, nous étions très choqués avec les membres du bureau et les collègues du groupe thématique mines. Nous avons encouragé l’acte du Gouverneur et nous espérons que celà va continuer. Ce que la Société Civile attend beaucoup plus maintenant, c’est déterminer les responsabilités. Qui a osé autoriser à ces chinois de fuire de la province ? Qui a autorisé qu’ils puissent passer par le Rwanda? Et donc ce sont des questions que nous nous posons et la Société Civile veut que les responsabilités soient établies et qu’il y ait des sanctions contre tous ces criminels économiques qui ne cessent d’appauvrir notre province » a soutenu Me Néné Bintu, présidente du bureau de coordination de la société civile du Sud-Kivu.