Le tribunal militaire garnison de Bukavu, siégeant en audience foraine, a condamné à mort Donat Kwengwa Omari pour crimes contre l’humanité commis sur les populations dans différents territoires de la province du Sud-Kivu. Le verdict a été rendu le lundi 4 novembre.
Reconnu coupable de plusieurs griefs, Donat Kwengwa Omari a été condamné à 20 ans pour participation à un mouvement insurrectionnel et à la peine capitale pour crime contre l’humanité.
Son co-accusé, Amani Ndeko Thierry, a été condamné à 10 ans pour crime contre l’humanité. Il était condamné au premier degré à 8 ans pour participation à un mouvement insurrectionnel, au second degré, sa peine a été revue à la hausse jusqu’à 10 ans.
Insatisfaite de cette décision, la partie défenderesse promet d’interjeter appel.
« Nous allons interjeter appel et même si nous ne l’avions pas fait, à chaque fois que le prévenu est condamné à la peine capitale, il est fait obligation par la loi au Ministre public d’interjeter appel« , dit la partie défenderesse.
Déserteur au sein des FARDC depuis 2012, Donat avait fondé la milice « Forces Populaires pour la Paix » à Shabunda.
Des chefs miliciens, notamment Alimasi Masudi, alias Koko di Koko l’avait cité comme étant coordonnateur des 18 milices actives dans la province du Sud-Kivu et dont nombreux Seigneurs de guerre à l’instar de Hamakombo, Bralima, et Ndarumanga, Charlequin et Juriste étaient reconnus coupables de crimes contre l’humanité et condamnés à des peines allant de 20 ans de prison à la perpétuité ou à la peine de mort.
Des faits niés par le condamné qui n’a reconnu qu’avoir distribué des « portions magiques » à certains d’entre eux pour les rendre immortels devant les balles et les crimes des FDLR en cette époque.
Pour ce procès, les audiences foraines se sont tenues à Miti et à Walungu pour permettre un accès facile aux victimes et aux témoins.
Blessé par balles au cours d’une rivalité entre groupes armés à Shabunda, Donat Kwenga Omari a été transféré à Bukavu où il a été incarcéré à la prison centrale de la ville.
Après plus de deux ans de soins et de détention, le tribunal militaire de la garnison de Bukavu l’a condamné pour ses crimes contre l’humanité commis contre les citoyens.