Le Togo a une nouvelle Constitution, qui va faire passer le pays à la cinquième République. Le texte, proposé par un groupe de députés en majorité issus du parti Unir au pouvoir, a été adopté dans la nuit de lundi à mardi 26 Mars 2024, à 89 voix pour, une contre et une abstention.
Il a été voté à moins d’un mois des prochaines élections législatives et alors que le mandat des députés est arrivé à échéance fin décembre dernier. Le pays passe ainsi d’un régime présidentiel à un régime parlementaire.
Celui qui exercera la pleine autorité sera le président du Conseil des ministres, désigné pour six ans également, qui gère les affaires du gouvernement et représente le pays à l’extérieur. Cette fonction revient au chef du parti majoritaire après les législatives.
La nouvelle Constitution doit être promulguée dans les quinze jours qui suivent son adoption. Elle remplace le texte actuellement en vigueur, adopté par référendum en 1992 et modifié depuis à trois reprises.
Le Togo devrait donc entrer dans la cinquième République avant les prochaines élections législatives, prévues le 20 avril, soit plus de trois mois après la fin du mandat des députés qui siègent actuellement à l’Assemblée. Une situation qui suscite des critiques d’une partie de l’opposition et de la société civile qui dénoncent un coup de force et un coup d’État constitutionnel.
« Il ne me semble pas que le peuple, demain, aura quelque pouvoir supplémentaire »
Les réactions sont nombreuses suite au vote de cette nouvelle Constitution. Certains partis d’opposition y voient en effet une manœuvre du président pour se maintenir au pouvoir.
La conférence des évêques du Togo demande quant à elle à Faure Gnassingbé de surseoir à la promulgation du texte. Ses défenseurs, eux, mettent en avant un gain pour la stabilité du pays et un pouvoir accru pour les Togolais via le Parlement.