Plus de 44 000 personnes récemment installées dans des camps de déplacés autour de Goma dans la province du Nord-Kivu, viennent d’être assistées par le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), en collaboration avec la Croix-Rouge de la RDC.
Cette aide alimentaire d’urgence permet à de milliers de personnes, qui vivent dans des conditions précaires, de trouver un moyen de survie.
« En fait, pour manger, on mange mal. Il faut aller chercher de petits travaux vers la brousse, ou chercher du bois de chauffe qu’on revend, ce qui nous permet d’avoir de quoi manger. Sinon, on dort affamé. C’est la première fois que je reçoive une assistance alimentaire… D’autres organisations nous ont donné la bâche, mais pour la nourriture vous êtes les premiers à nous assister. Je me sens très heureuse et que dieu vous bénisse. Là, nous recevons de la farine 50 Kg, des haricots, du sel, et de l’huile 10 litres… Cette ration peut nous aider à couvrir voire un mois… on avait vraiment rien… » déclare une bénéficiaire, Alice Dusabe, originaire de Karuba, et mère de 5 enfants.
L’intensification des combats opposant la coalition des Forces armées de la RDC (FARDC) et patriotes Wazalendo au Mouvement rebelle du 23 mars (M23) soutenu par l’armée rwandaise dans la partie sud de la province du Nord-Kivu contraint un nombre croissant de civils à abandonner leurs foyers de manière répétitive. La majorité des déplacés trouve refuge au sein de familles d’accueil, les sites de déplacement continuent également à accueillir de nombreuses personnes.
« J’avais fui Rubaya pour me rendre à Shasha. Nous étions là-bas, et quand on avait vu que les affrontements devenaient violents, nous ne savions pas où chercher pour avoir de l’aide. Même les voisins chez qui on voulait se réfugier étaient également en train de s’enfuir. On était donc tous obligé de partir et personne n’est resté à Shasha. Après, je suis partie de Shasha pour ici à Goma, » raconte Vanessa Bahati, originaire de Rubaya et mère de trois enfants.
Les affrontements armés forcent également des milliers d’autres personnes à se déplacer de manière répétitive vers des zones de plus en plus éloignées des combats. Actuellement, plus de 39 000 familles ont trouvé refuge à Kanyabayonga, dans le territoire de Lubero, dans le nord de la province du Nord-Kivu.
« Ces gens risquent de se retrouver dans des zones isolées, exposées davantage à de violences et privées de l’aide humanitaire dont ils ont tant besoin », explique Francois Moreillon, chef de la délégation du CICR en RDC.
Selon le CICR, au cours des derniers mois, le niveau de violence contre la population civile, y compris les violences sexuelles, a considérablement augmenté dans les zones touchées par le conflit au Nord-Kivu.
Selon le cluster VBG (violences basées sur le genre), le nombre de cas de violences sexuelles au cours des deux premiers mois de l’année a connu une augmentation de 80 pour cent par rapport à la même période de l’année dernière. Entre janvier et la mi-mars 2024, 230 survivant(e)s de violences sexuelles ont été adressé(e)s au CICR pour des soins médicaux et un soutien psychosocial.
Le CICR poursuit son dialogue avec les parties au conflit pour leur rappeler leur obligation en vertu du droit international humanitaire de respecter et de protéger tous les civils, les malades et les blessés, et de garantir que les personnes qui ont fui la violence puissent recevoir une aide vitale.
Activités du CICR
(1er Janvier-22 mars 2024)
Protection des liens familiaux en collaboration avec la Croix-Rouge de la RDC
- 11 cabines téléphoniques installées dans des camps de déplacés au Nord-Kivu (5) et au Sud-Kivu (6)
- Depuis mi-février 2024, plus de 12 000 appels gratuits émis des cabines téléphoniques, Plus de 10 000 ont permis de rétablir le contact entre des membres de familles séparées
Santé
- Du 1er janvier au 21 mars, 450 personnes blessées admises au programme chirurgical CICR. 89 blessés ont été transférés de Goma (Nord-Kivu) à Bukavu (Sud-Kivu) durant cette période.
- 254 cas de violence sexuelle enregistrés dans les zones de combat référés au CICR pour une prise en charge médicale et psychosociale
Eau et habitat
- Depuis le 21 février 2024, environ 35 000 nouveaux déplacés bénéficient d’un approvisionnement quotidien en eau potable dans le site de déplacés de Lushagala au Nord-Kivu