Deux semaines après la reprise des activités bancaires de la Caisse générale d’épargne du Congo (CADECO) à Goma, Nord-Kivu, par les rebelles du M23, l’institution se heurte à plusieurs difficultés, selon des experts en économie locale.
Cette relance visait à rétablir un circuit financier autonome dans une ville où les banques et autres institutions de microfinance sont fermées depuis janvier 2025. Cependant, plusieurs défis ont été identifiés depuis la réouverture.
Selon des experts économiques de la région, l’absence de code SWIFT constitue un premier obstacle. Ce code, indispensable pour les transactions internationales, fait défaut à la CADECO, limitant ainsi sa capacité à fonctionner comme une banque conventionnelle.
Une autre difficulté majeure est le manque de confiance de la population. Bien que la réouverture de la CADECO à Goma ait été initialement bien accueillie, la population exprime des doutes quant à sa fiabilité. Un expert en économie, ayant requis l’anonymat, a déclaré à Radio Okapi le samedi 19 avril que « la population est méfiante et reste très prudente ».
Ces experts soulignent également que les opérateurs économiques hésitent à déposer leurs fonds en raison de l’instabilité politique.
L’un d’eux estime que le rôle de la CADECO se limite actuellement à la perception de taxes et d’impôts. Il déplore que,
« malgré la stratégie consistant à accorder aux anciens épargnants un crédit plafonné à 200 $ par semaine, les dépôts restent faibles, tout simplement parce que l’argent liquide ne circule pas ».
Par ailleurs, les responsables de la Caisse générale d’épargne ont fermement condamné cette reprise d’activités et ont appelé au boycott de cette initiative qu’ils qualifient d’illégale et contraire aux normes établies. Dans un communiqué officiel le 5 avril dernier, ils avaient affirmé que cette réouverture constitue une manipulation économique au service d’une occupation armée.