Les membres de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) et de l’Église du Christ au Congo (ECC) sont arrivés ce mercredi 12 février à Goma selon nos confrères d’actualité.cd. Leur mission s’inscrit dans le cadre des consultations avec différents acteurs de la classe socio-politique congolaise pour favoriser la « cohésion nationale » afin de faire face à la crise sécuritaire qui déchire l’est du pays.
Les membres de la CENCO et de l’ECC sont actuellement en réunion avec Corneille Nangaa et son équipe de l’Alliance Fleuve Congo (AFC), dont il est le coordonnateur politique.
La réunion se déroule à l’hôtel Serena, où les religieux présentent leur plan de sortie de crise intitulé « Pacte Social pour la paix et le bien-vivre ensemble en RDC et dans les Grands Lacs ». Lors de la présentation de ce projet à Kinshasa, Mgr Donatien Nshole avait précisé que le projet prend également en compte ceux qui ont pris les armes avec le soutien de pays étrangers.
« Nécessairement, nous voulons la paix, nous voulons une solution alternative à la guerre. La guerre est menée par ceux qui ont pris les armes, et il n’aurait pas de sens de les mettre à l’écart et d’espérer retrouver la paix sans eux », avait-il déclaré.
Parmi les membres de la délégation, on retrouve Mgr Fulgence Muteba, président de la CENCO, Révérend André Bokondoa, président et représentant légal de l’ECC, Mgr Donatien Nshole, secrétaire général de la CENCO, et Révérend Eric Nsenga, secrétaire général de l’ECC. Mgr Willy Ngumbi, évêque de Goma, est également présent à la réunion. La mission a fait escale à Kigali avant d’entrer à Goma par le poste frontalier de La Corniche (Grande Barrière).
Pendant ce temps, la famille politique de Félix Tshisekedi, composée du parti présidentiel Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS) et de la plateforme Union Sacrée de la Nation (USN), s’oppose vigoureusement à l’initiative du couple CENCO-ECC, estimant qu’il n’a pas « voulu attendre la position finale du Garant de la nation ».
Les deux confessions religieuses, qui ont été reçues par le Chef de l’État, ont affirmé leur engagement à mobiliser la population congolaise pour la paix et à renforcer la cohésion sociale, dans un contexte marqué par l’insécurité persistante à l’Est de la RDC et pour la stabilité dans les Grands Lacs.
Selon les dirigeants de ces deux églises, ce pacte est le fruit d’un long processus initié par les deux organisations, en réponse à de nombreuses sollicitations reçues de divers acteurs, dans le but d’encourager la mobilisation de toutes les parties impliquées en vue de la stabilité effective de la région. Cette démarche des églises catholique et protestante prend en compte même les groupes armés coalisés avec des États étrangers.