L’annonce a été faite jeudi 23 janvier par le président turc Recep Tayyip Erdogan, qui recevait son homologue rwandais, Paul Kagame, à Ankara. Cette offre de bons offices illustre la stratégie de la Turquie dans sa politique en Afrique, mais aussi à l’échelle mondiale.
Selon nos confrères de la RFI qui ont rendu publique cette information, la Turquie est très active sur le continent africain. Elle a proposé sa médiation entre le Rwanda et la République démocratique du Congo (RDC).
L’offre de médiation turque entre le Rwanda et la RDC n’a rien de surprenant. Elle s’inscrit à la fois dans la politique qu’Ankara développe à l’égard de l’Afrique, mais aussi dans le cadre plus large de sa politique étrangère.
En Afrique, peut-être plus qu’ailleurs pour les dirigeants turcs, économie et diplomatie avancent main dans la main. Le volume des échanges avec le continent a dépassé les 35 milliards de dollars en 2023, contre à peine cinq milliards deux décennies plus tôt. Ankara ne veut se mettre à dos aucun partenaire africain, ce qui implique de ne pas prendre parti dans les conflits et entend apparaître non seulement comme une source de développement, mais aussi comme une puissance d’apaisement.
Dans la foulée, le président turc a proposé son aide pour apaiser les tensions entre le Soudan et les Émirats arabes unis. Elle est également intervenue récemment avec succès dans le différend entre l’Éthiopie et la Somalie. À une autre échelle, Recep Tayyip Erdogan cite aussi souvent ses efforts de médiation entre la Russie et l’Ukraine qui, s’ils n’ont pas abouti, ont été plus loin que ceux entrepris par d’autres.
Des affrontements ont lieu dans l’Est de la RDC entre l’armée congolaise, appuyée par des groupes armés locaux wazalendo, et le M23, soutenu par le Rwanda.
Entre le Rwanda et la RDC, la Turquie propose donc une forme d’expertise qui lui permet, a minima, d’entretenir son influence, et qui, en cas de réussite, ne peut que favoriser ses intérêts sur le continent.