L’Inspecteur général des finances, chef de service de l’IGF, Jules Alingete Key sera bientôt devant les juges. Il sera entendu sur certains faits qui enfreignent la Loi, commis dans l’exercice de ses fonctions.
Jules Alingete Key est mis en cause dans une affaire de « contrat de consultance » à la Gécamines. Il devra être entendu dans les heures qui suivent, si l’on s’en tient au communiqué officiel émis le 11 juillet 2024 par le procureur près la Cour des comptes, Salomon Tudieshe.
Selon le communiqué, Jules Alingete Key, Inspecteur général des finances et chef de service de l’Inspection générale des finances (IGF) ainsi que Placide Nkala Basadilua, directeur général de la Gécamines, figurent parmi les hauts « responsables mis en cause » par le procureur général près la Cour des comptes, Salomon Tudieshe, dans le cadre d’une enquête concernant un contrat de consultance controversé.
La procédure enclenchée se rapporte à un contrat de consultance établi selon l’ordre de mission n°395/PR/IGF/IG-CS/JAK/BAU/2023, émis le 7 octobre 2023 par sieur Jules Alingete Key. Le contrat à l’origine de cette procédure a été conclu à la suite d’une demande de consultance formulée par Placide Nkala Basadilua, directeur général de la Gécamines. La durée d’exécution du contrat était fixée à 90 jours, une période qui n’était pas encore écoulée au moment de la mise en cause.
En plus de Jules Alingete Key et Placide Nkala Basadilua, l’enquête concerne également plusieurs autres responsables notamment, Lutete Mvuemba (Inspecteur général des finances) ; Mbambi Mpumbu (Inspecteur des finances) ; Kavuma Kadima (Inspecteur des finances) ; Mbuyi Cikunga (Inspecteur des finances) ; Mabela Mbala, (Inspecteur des finances).
A en croire le procureur près la Cour des comptes, des invitations aux fins d’audition ont été adressées à toutes les personnes précitées.
De quoi s’agit-il ?
La mise en cause de l’Inspecteur général chef de service de l’IGF, Jules Alingete Key s’inscrit dans le cadre de la réalisation des missions assignées à la Cour des comptes, notamment celle de l’institution suprême dans le contrôle des finances publiques en RDC.
D’aucuns s’interrogent sur la légalité d’un contrat de consultance signé entre un groupe d’inspecteurs des finances sur ordre du chef de service et une société de l’Etat. Ici, il apparaît donc incompréhensible voire indigeste que des inspecteurs des finances se soient transformés en consultants au sein d’une structure qu’ils sont censés auditer. Ceci n’est rien d’autre qu’une forme de corruption que l’IGF est censée combattre. Ce qui a attiré l’attention de la Cour des comptes qui tient à faire toute la lumière sur ce dossier.
Il y a quelques jours, des révélations ont été faites par un groupe de journalistes se réclamant « d’investigations » ainsi que des « lanceurs d’alertes ». Si certains accusent Jules Alingete d’être en connivence avec des privés propriétaires des sociétés écrans, d’autres par contre attribuent à l’Inspecteur général et chef de service de l’IGF, le fait de jouer le rôle de conseiller fiscal de certaines sociétés à travers un cabinet d’études dirigé par l’épouse de Jules Alingete.
« Des manigances sont parfois orchestrées sur instruction de Jules Alingete. Ce qui est une entorse à la Loi », a affirmé Mills Tshibangu, un journaliste congolais qui se serait entretenu avec un groupe d’indiens dont les déclarations accablent Jules Alingete.
De son côté, l’inspection générale de finances juge illégal le communiqué du procureur près la cour des comptes.
Selon une information publiée sur le compte X de l’agence congolaise de presse (ACP) une source interne à l’IGF aurait révélé que :
« Les Inspecteurs des finances ne peuvent pas être entendus sur les faits découlant de leur travail que sur autorisation expresse du Chef de l’État selon la loi portant statut judiciaire des Inspecteurs des finances ».
Pour l’IGF, le Procureur général près la Cour des comptes n’a jamais donné les dispositions légales l’autorisant à adresser des invitations aux inspecteurs des finances.
« Le Procureur général près la Cour des comptes a fait un communiqué illégal pour faire sensation, sachant bien que l’IGF n’y répondra jamais« , a réagi cette source de l’ACP.