Le tribunal militaire garnison de Bukavu siégeant en matière foraine a ouvert, ce 25 mai 2024, le procès en flagrance contre six militaires accusés d’assassinat et de meurtre de civils dans la localité de Katana, survenus les 23 et 24 mai 2024.
Les six militaires sont accusés d’avoir tué deux personnes et blessé quatre autres après une altercation avec les habitants de Katana.
Retour sur les événements
Le 23 mai, un homme a été tué par un militaire dans le village de Kahungu à Kabare. Selon la société civile, le militaire, qui tentait de courtiser une jeune fille, s’est rendu chez elle aux alentours de 22h. Face à la résistance des parents, il a tiré sur le père, Kisangani Nyamulundura, qui est décédé sur place, tandis que la mère a été blessée.
Tout est parti de l’assassinat, dans la nuit de mercredi à jeudi 23 mai 2024 d’un homme répondant au nom de Kisangani Namurhondola à son domicile dans le village de Kahungu, groupement d’Irhambi Katana en territoire de Kabare.
Des sources de la société civile rapportent que le militaire auteur de cet assassinat est arrivé nuitamment vers 23h et a voulu amener de force avec lui, la fille de la victime.
Voulant s’opposer à cet acte, la victime Kisangani Namurhondola s’est vu criblé des balles par ce militaire du bataillon spécial des FARDC basé dans cette entité, expliquent les mêmes sources.
Aux petites heures de la matinée, la population en colère est descendue avec le corps de la victime au sous-commissariat la Police Nationale Congolaise basé à Katana Centre. Ici, des pneus ont été brûlé et barricades placées sur la chaussée.
Voulant disperser la foule en colère, les éléments de l’ordre et défense ont tiré des balles en l’air causant la mort d’une personne et une dizaine de blessés actuellement admis pour les soins dans structures appropriées.
Il a fallu l’intervention, dans l’après-midi, du commandant de la 33ème Région Militaire le Général Yav Avul pour calmer la situation.
Cité par la société civile locale, celui-ci a promis de répondre aux revendications de la population notamment le changement pur et simple des militaires basés dans cette partie du Sud-Kivu et l’organisation d’une audience foraine pour juger le militaire auteur de ce meurtre.
Pour la société civile locale, les seules promesses ne suffisent pas, il faut des sanctions exemplaires à ces militaires, qui, depuis des mois, terrorisent la population qu’ils sont censés protéger.
Tard dans la soirée soit vers 17h, le commandant de la 33ème Région Militaire a annoncé l’arrestation d’au moins 3 militaires présumés impliqués dans ces actes.
La direction de communication de la région militaire et l’administrateur du territoire de Kabare Joseph Chirimwengoma confirment la tenue d’une audience foraine par la Cour Militaire du Sud-Kivu dès ce vendredi 24 Mai 2024.
Le procès a officiellement débuté ce 25 mai 2024.