Dans un arrêté signé le 13 novembre 2024, le Gouverneur du Sud-Kivu Jean-Jacques Purusi suspend toute exploitation au PNKB. C’est en réponse aux récentes dénonciations et manifestations de la population et des organisations travaillant dans la protection de l’environnement.
La réaction du gouvernement provincial du Sud-Kivu était attendue, à la suite de la déforestation sans précédent dont est actuellement victime le PNKB. Des manifestations pacifiques ont même été organisées pour pousser les autorités provinciales à prendre des mesures pour protéger ce site du patrimoine mondial de l’UNESCO face à des destructions inacceptables.
Et le gouvernement provincial vient répondre de la manière la plus ferme qui soit : « Pas d’exploitation minière et forestière au parc national de Kahuzi-Biega jusqu’à nouvel ordre. » Ceci est contenu dans un arrêté dont le contenu a été révélé devant la presse locale ce jeudi 14 novembre 2024 par le porte-parole du gouvernement et ministre de l’Environnement, Didier Kabi.
Dans cet arrêté portant protection et interdiction d’occupation, d’envahissement, d’exploitation, de commercialisation et de transport des ressources forestières et minières issues du Parc National de Kahuzi-Biega, signé le 13 novembre 2024, le gouverneur de province prend d’autres décisions jugées indispensables pour protéger le PNKB.
C’est notamment la poursuite devant les juridictions compétentes de tout récalcitrant et la saisie de tout engin roulant qui sera surpris avec des produits du PNKB, l’interdiction de l’exploitation de la terre dans le cadre de l’élevage et du piégeage des animaux, et même la pratique de l’agriculture.
Les concessionnaires du PNKB devront désormais disposer d’une autorisation préalable avant tout abattage d’arbres. Dans ce même arrêté, a été défini un groupe de protecteurs du PNKB, avec à sa tête le ministère provincial de l’Environnement et de l’Économie verte, auquel sont associés le parquet et d’autres organisations compétentes dans le domaine de la conservation de la nature.
Ce même ministère prendra la direction de l’unité de coordination, de suivi et d’évaluation de toutes les mesures prises pour la protection de ce patrimoine écologique. Cette unité se réunira chaque trimestre pour s’assurer que toutes les mesures prises sont mises en exécution, a fait savoir le porte-parole du gouvernement du Sud-Kivu.
L’armée et la police nationale congolaises seront également mises à contribution pour lutter contre les groupes armés œuvrant aux alentours de ce parc et s’assurer que le braconnage et la commercialisation illégale des ressources naturelles du PNKB cessent.
Cet arrêté de pas moins de 16 articles a été signé après que le gouvernement provincial du Sud-Kivu a diligenté une mission sur le terrain pour s’enquérir de la réalité après de multiples dénonciations sur la destruction massive du PNKB. Et le constat a été amer, a révélé le ministre Didier Kabi, qui a tout simplement regretté la fuite des ressources naturelles du PNKB, avec des conséquences telles que la rareté des pluies et des érosions mortelles.