38 cas de tueries ont été enregistrés pour le seul mois de septembre 2024 au Sud-Kivu. Parmi les personnes tuées figurent 27 de sexe masculin et 11 de sexe féminin. Ces chiffres ont été révélés par le député provincial Jackson Kalimba à travers une motion d’information qu’il a introduit ce lundi 28 octobre 2024 au cours d’une plénière tenue à l’assemblée provinciale.
Dans cette motion d’information, l’élu de Bukavu a révélé que plusieurs formes d’insécurité sont enregistrées ce dernier temps en Province, notamment des attaques nocturnes et diurnes, les pillages, les enlèvements des personnes en exigeant le paiement de la rançon, les assassinats, les corps sans vie trouvés, la vindicte populaire, le système Mujakazi et autres.
Celui qu’on surnomme Sauti ya Wanyonge a indiqué que cette insécurité a pour auteurs, les éléments des forces armées et la police, les bandits à mains armées (les repris de justice pour la plus part de cas), les Wazalendo et d’autres personnes non autrement identifiées.
» Selon le monitoring effectué, 38 cas de tueries ont été enregistrés pour le mois de septembre dont 27 victimes de sexes masculins et 11 de sexe féminin avec le territoire de Kalehe en tête avec 8 cas de décès; 22 maisons attaqués, 4 cas de braquage dont le territoire d’Uvira était le plus touché soit 2 véhiculés braqués; 13 cas d’enlèvements dont 10 hommes et 3 femmes 5 cas d’enlèvement » a dénoncé Jackson Kalimba du haut du perchoir de l’organe délibérant.
À travers sa motion d’information, Jackson Kalimba a attiré l’attention de l’assemblée provinciale sur l’activisme des groupes armés Mai-mai/Wazalendo dans les 3 groupements de la chefferie de Nindja et qui est devenu un danger permanent pour la population de cette entité. Ceux-ci sont à la base des attaques nocturnes et diurnes, des coups et blessures, tortures et pillages. Ils ont également instauré leurs justices en faisant payer des amendes aux personnes qui se trouvent en conflits, érigent des barrières illégales où un montant entre 500 et 1000FC est exigé pour chaque passant.
» Comme ceux-là ne suffisaient pas, ces Wazalendo fixent des taxes qu’ils font imposer aux petits commerçants dans les villages de Chulwe et Kishadu en groupement de Luhago sur la route nationale Burhale-Shabunda. Les cas les plus récents sont ceux enregistrés en date. du 14 Octobre 2024 où un commerçant des minerais a été arbitrairement arrêté au centre commercial de Chulwe et dépouillé de tous ses biens; et celui du… Octobre 2024 dans le village d’Ihembe, groupement du même nom lorsqu’un agent du service de l’environnement a été attaqué à son domicile par un groupe des personnes identifiées munies d’armes qui lui ont administré des coups et les blessures s’en sont suivi pendant que sa femme a été également tabassé jusqu’à avorter. Le Groupement d’Iregabarhonyi pour sa part est sous contrôle du groupe armé du Général auto proclamé Blaise LUKISA et qui fait la pluie et le bon temps parce que l’autorité de l’Etat n’est pas ressentie dans ce groupement » regrette Jackson Kalimba.
Dans ce même tableau, l’élu de Bukavu a relevé les Wazalendo qui sont éparpillés aujourd’hui sur presque sur toute l’étendue de la province défie l’état en imposant des taxes . Le cas le plus récent est celui de Katungulu en secteur de Tanganyika, territoire de Fizi où un motard a été victime de la barbarie de ces éléments Wazalendo puisque les clients qui étaient sur sa moto n’ont pas payé le 1000 FC chacune sur leur barrière érigée sur la route nationale Numero 5 dans ce village. Toujours à Fizi, Jackson Kalimba indique que dans le secteur de Ngandja, 2 femmes qui ont été tabassées par les Maimai Yakutumba pour avoir refusé d’avoir des relations sexuelles avec eux.
A Kalehe, le député dénonce l’assassinat d’un agent de la Caritas Bukavu au mois de septembre dans le village Cholobera du groupement de Kalonge. Toujours en territoire de Kalehe le députérenseigne que 2 cas d’assassinats ont été enregistrés notamment celui du 14 au 15 Octobre à Muchibwe, Groupement de Buzi et celui du 19 Octobre à Komesha, Groupement de Kalima:2 corps sans vie trouvés en date du 19 Octobre 2024 notamment à côté de la rivière Gishosi en Groupement de Mbinga Sud et l’autre à la rivière Sangano à la limite entre le village de Chibanja et Muhongoza.
A ces cas s’ajoutent les différentes attaques par les groupes armés dans les territoires de Mwanga, Shabunda et Fizi.
Pour le territoire d’Uvira, « Sauti ya Wanyonge » a révélé qu’en date du 05 Octobre 2024 dans le village Kamba, groupement Kabindula en chefferie d’Uvira, un homme agé de plus de 60 ans a été enlevé à son domilcile avant que les malfrants ne tirent des balles pour se frayer le chemin, qu’un cas de braquage a été signalé en date du 14 octobre 2024 à 21heures dans les escarpements de Ruvuza, Groupement de Kabunambo, chefferie plaine de la Ruzizi, des hommes armés ont braqué des motards sur la RN5 après qu’un muni bus ait essuyé des coups de feu.
Il a dénoncé l’assassinat au village Kamba en Groupement de Makobola dans la chefferie de Bavira, où des hommes armés ont tué madame NAKATOLO à son domicile après s’être introduit dans sa maison par effraction en date du 12 Octobre 2024.
Pour le territoire de Walungu, Jackson Kalimba indique que plusieurs cas de justice populaire ont été enregistrés après que les personnes soient accusées de sorcellerie avec le système Mujakazi et Mujalume. Les groupements les plus concernés sont Izege et Ikoma.
Dans la ville de Bukavu, dans la commune de Bagira, l’élu indique qu’un cas de justice populaire a été enregistré en date du 21 Octobre 2024 et a coûté la vie à 2 personnes.
Pour « Sauti ya Wanyonge », la sécurité de la population doit être une préoccupation régulière pour les élus.
» Ces personnes qui sont tuées, violées et enlevées sont nos électeurs et une implication de notre organe est plus qu’importante pour que les autorités tant politiques, militaires et judiciaires puissent prendre des mesures qui s’imposent afin d’éradiquer cette insécurité qui ne dit pas son dernier mot » a attiré Jackson Kalimba.
Après présentation de ce tableau sombre, par le député Jackson Kalimba, le président de l’assemblée provinciale a ouvert le débat pour permettre à la représentation provinciale de s’exprimer sur cette situation. Les élus ont à tour de rôle rejoint la démarche de leur collègue Kalimba pour exiger le rétablissement de la sécurité sur toute l’étendue de la province. L’organe délibérant a résolu de saisir officiellement le ministre Provincial de l’intérieur pour qu’il mette à la disposition des élus les mesures claires qu’il entreprend pour bien sécuriser la province.