Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a exprimé son inquiétude face à l’impact dévastateur des récentes violences dans le Nord-Kivu, en République Démocratique du Congo (RDC), notamment autour de la ville de Goma. Cette organisation humanitaire l’a fait savoir à travers un communiqué de presse publié ce mardi 28 janvier 2025 à Kinshasa.
Le CICR rapporte avoir pris en charge plus de 600 blessés depuis le début du mois de janvier 2025. Près de la moitié de ces victimes sont des civils, dont une proportion significative de femmes et d’enfants. Les blessés, souvent transportés dans des conditions précaires à moto, par bus ou avec l’aide de volontaires de la Croix-Rouge congolaise, arrivent dans un état grave, souffrant de blessures par balles ou d’éclats d’obus.
« Tout l’hôpital est mobilisé et les trois équipes chirurgicales travaillent sans relâche pour soigner des patients qui attendent parfois couchés à même le sol, faute d’espace suffisant », a expliqué Myriam Favier, cheffe de la sous-délégation du CICR à Goma.
L’hôpital CBCA Ndosho à Goma, soutenu par le CICR, est l’un des établissements où les blessés sont pris en charge, malgré les bombardements incessants.
Les combats, particulièrement violents, se concentrent dans des zones urbaines densément peuplées, y compris les camps de déplacés. Une des attaques récentes, survenue au camp de Rusayo, a coûté la vie à des dizaines de civils qui cherchaient refuge, malgré le fait que ce camp bénéficie d’une protection sous le droit international humanitaire.
François Moreillon, chef de la délégation du CICR en RDC, a insisté sur l’importance de respecter le droit international humanitaire :
« Il est impératif que les parties au conflit respectent le droit international humanitaire en veillant à épargner les civils et leurs biens, et en prenant toutes les mesures possibles pour minimiser les conséquences des opérations militaires. »
Le CICR a également souligné le besoin urgent d’un accès humanitaire sécurisé afin de répondre aux besoins fondamentaux des populations, tels que l’accès à l’eau potable, à l’électricité, à la nourriture et aux soins de santé. Plusieurs incidents graves affectant la mission médicale du CICR ont également été signalés, mettant en lumière la nécessité de protéger le personnel médical et les structures sanitaires.
Dans son appel aux parties prenantes, le CICR a réitéré l’importance de protéger les infrastructures de santé et de faciliter l’acheminement des blessés vers les hôpitaux.